Elle facilite le travail des soignants avec son innovation – Lucile Derly

Présente dans le célèbre classement Forbes « 30 under 30 Europe », Lucile Derly et sa start-up Arterya font parler. Avec son dispositif Blood’up, son entreprise repense la détection artérielle pour des actes médicaux.

Ce sont 30% de ces détections qui sont des échecs. Cette solution rapide et efficace va permettre de limiter la souffrance des patients, faire gagner du temps aux soignants et réduire le matériel utilisé et les déchets associés.

Avec pour objectif de produire localement cette innovation, Lucile nous partage dans cette interview son attachement pour la Normandie, mais aussi ses nombreuses ambitions pour son innovation « HealthTech ».

Lucile Derly - Audacieux Normands
©Irys Photographie

L’entrepreneuriat dans le sang

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

L.D. : Je suis originaire du Sud Manche, près de Granville. Mon rêve, c’était d’être pilote de ligne. J’ai fait une classe prépa en Math Sup / Math Spé. Cela s’est révélé impossible pour moi d’être pilote, car j’avais des lunettes. Je me suis dit que je pouvais les construire, faute de les piloter. J’ai donc fait une école d’ingénieur. Ce n’était pas l’éclate. À cette époque, il y a un médecin de mon entourage qui m’a expliqué le problème de détection des artères. L’histoire a commencé comme cela.

Comment vous êtes-vous lancée dans ce projet ?

L.D. : L’entrepreneuriat n’était pas du tout une vocation. J’étais en Master marketing chez Sanofi. Chaque année, l’entreprise propose de participer au concours Altern’up, qui permet d’accompagner les alternantes et alternants dans leurs projets de création ou de reprise d’entreprise. Je me suis dit que c’était le moment de tester mon idée. On a gagné le concours. Cela a permis de donner une première crédibilité au projet et d’avoir une dotation de 10 000€ pour le lancer.


Comment fonctionne le dispositif Blood’up ?

L.D. : C’est un dispositif médical composé de capteurs qui mesurent le tempo, le bruit et la taille de l’artère, invisibles pour le soignant. Ces informations permettent de projeter un faisceau lumineux indiquant la position de l’artère pour que les praticiens réussissent plus facilement ce geste médical.  

Il faut savoir qu’il y a ce besoin d’examen toutes les 3 secondes en France et 30% d’entre eux sont ratés. Blood’up permet de réduire la souffrance des patients, de gagner du temps pour les soignants et de l’argent pour leurs établissements.

Qu’est-ce que cela fait d’être dans le classement Forbes ?  

L.D. : En vrai, je n’y croyais pas. J’ai reçu un mail et je croyais que c’était un spam. Avec mon équipe, on avait décidé de répondre à cet appel à candidatures. C’était la dernière année pour laquelle je pouvais candidater. Je voulais tenter pour ne pas avoir de regret. La remise de prix était au Botswana, en présence du Président. Cela a été une expérience incroyable. Être dans cette sélection prestigieuse nous a permis d’avoir un coup de projecteur sur notre projet. J’ai intégré un réseau Forbes qui va me servir dans le futur. Ce classement a également attiré des investisseurs pour Arterya.

Lucile Derly : « Mon profil de jeune femme dans la tech me permet d’être différenciante »

Qui vous a accompagnée dans ce projet ?

L.D. : Depuis le début du projet, Normandie Incubation nous a permis de tout structurer. Quand on ne vient pas du monde de l’entrepreneuriat, c’est compliqué. Il faut bien s’entourer. Mes partenaires (avocat, juriste, banquier) sont également très importants dans leurs accompagnements.

Comment se passe une levée de fonds ?

L.D. : Au total, Arterya a levé plus de 2 millions de fonds sous différentes formes. Ce sont des process longs. Il faut de la motivation et bien présenter son projet. Au début, l’entourage nous aide beaucoup et puis on peut se faire accompagner par des Business Angels. Nous avons également fait appel à une campagne de crowdfunding par exemple. Ces fonds nous permettent d’accélérer le développement et la recherche de notre dispositif.

Comment garde-t-on le cap quand on est cheffe d’entreprise ?

L.D. : Ce n’est pas évident. Il faut avoir une vision claire et partagée avec les salariés. Il faut être en phase avec ses valeurs. Mon profil de jeune femme dans la tech me permet d’être différenciante en communication. Il donne de la visibilité au projet. J’ai souhaité ne pas me disperser et bien m’entourer sur la tech et les aspects juridiques dont je ne suis pas experte.

Il y a aussi la problématique du turn-over des talents. Je manage avec le cœur et j’assume mes choix. Même si parfois, je commets des erreurs, je n’ai pas de regrets. Je suis authentique.

Quelles sont les prochaines étapes ?

L.D. : On est à une étape clé. Nous allons bientôt débuter les essais cliniques. Il y aura une année de tests avec plusieurs étapes. Après cela, on aura prouvé que cela fonctionne et nous passerons à l’homologation pour commercialiser la solution.

Quelle est votre définition de l’audace ?

L.D. : C’est oser faire quelque chose. Il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de le faire.


Tout comme pour Axelle Ayad, Sara Ghazlane ou encore Lucile Derly, la Caisse d’Epargne Normandie accompagne de nombreux Normands dans leurs projets engagés pour la santé. Elle propose un éventail de solutions. À tous les moments clés du développement de leur projet, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.

En savoir plus sur Arterya :

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