Photographe professionnelle, Caroline Bazin est une passionnée d’artisanat depuis toujours. Elle est auteure d’une série photographique mettant en lumière les artisanes de Normandie. Cet amour pour la photographie et les savoir-faire lui ont donné envie de créer l’association « Entre leurs mains ». Caroline aime mettre en avant les métiers de femmes artisanes et entrepreneures en général attribués aux hommes. Elle a pour objectif de susciter des vocations grâce au partage de portraits et de parcours inspirants. De son lancement dans la vie entrepreneuriale à ses futurs projets, découvrez son parcours inspirant.
Des ressources humaines à la photographie
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
C.B. : Je suis Caroline, photographe professionnelle. Je travaille essentiellement avec des entreprises. J’habite dans la région rouennaise depuis toujours. J’ai eu un parcours initial en ressources humaines. Diplômée d’un Master 2 en Gestion des Ressources Humains à l’IAE de Rouen, j’ai travaillé pendant 9 ans pour le Groupe Adecco.
J’ai appris la photographie en autodidacte. J’ai d’abord créé mon auto-entreprise en 2010. Pendant plusieurs années, j’étais salariée et entrepreneure. J’ai toujours été passionnée par les savoir-faire dans mon activité en ressources humaines et cela s’est prolongé dans la photographie. Aujourd’hui, cela fait 7 ans que je suis à mon compte. Avant mon lancement sur une activité à temps plein, j’avais déjà un petit panel de clients. Cela m’a rassuré avant de me lancer. Je ne suis pas quelqu’un qui prend trop de risques.
Comment vous êtes-vous lancée dans ce projet ? Quel a été votre déclic ?
C.B. : Cela s’est fait progressivement. Mon déclic, ce sont mes 30 ans. Je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, plus j’allais avancer et plus ce serait compliqué. Et puis, la seconde raison, c’est aussi que ma seconde fille effectuait son entrée à l’école. Cela me permettait de concilier plus facilement vie personnelle et vie professionnelle. C’était l’occasion idéale pour me lancer et répondre à mon envie d’entreprendre.
Quelles valeurs animent votre projet « entre leurs mains » ?
C.B. : Il a débuté quand je me suis lancée dans mon activité. J’ai voulu aller à la rencontre de femmes artisanes. Je n’en connaissais pas et je souhaitais savoir comment elles s’organisaient. Je me suis rapidement dit que cela serait formateur d’apprendre des autres.
Ma première rencontre a été avec Fanny, une pâtissière de Bihorel. Ce fut passionnant. Cette jeune artisane, tellement dynamique, m’a donné envie de poursuivre et de créer le projet. Je devais rester 2 heures avec elle et je suis restée 2 jours. À partir de là et au fil des rencontres, le projet s’est construit. Je me suis rendu compte que les artisans n’aiment pas se mettre en avant. Ils sont souvent discrets. Habituellement, on ne voit pas ou peu comment ils travaillent. D’ailleurs, les femmes entrepreneures hésitent encore plus à se lancer. C’est un sujet qui m’a séduite.
J’ai adoré mettre en lumière ces artisanes. Ce patrimoine, je le photographie sans mise en scène, avec pour simple objectif de montrer la réalité et valoriser ces talents.
Dans le prolongement de ce projet, j’ai proposé aux restaurateurs normands de les aider lors de leur fermeture de novembre. Je me déplaçais et effectuais un shooting. Ils ont pu utiliser gratuitement ces clichés pendant deux mois. Ce sont des métiers qui n’ont pas forcément les outils pour communiquer et ils devaient se résoudre à vendre en click & collect.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre projet ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
C.B. : Les principales difficultés sont souvent mes propres limites. Deux exemples me viennent en tête. Tout d’abord, je suis très timide et réservée. Or, en tant qu’entrepreneure, il a fallu se constituer un réseau, trouver des clients, aller vers les autres, etc. Ce n’est pas quelque chose de naturel chez moi. J’ai dû me faire un peu violence, aller pousser des portes, se confronter aux refus.
Aujourd’hui, c’est devenu un peu plus simple, mais ça m’a demandé du temps. Ensuite, je ne suis pas du tout à l’aise avec la gestion administrative (gestion de ma comptabilité, déclarations, etc.) or c’est un élément essentiel pour la pérennité d’une entreprise. Je me suis donc entourée de plusieurs personnes de confiance qui m’accompagnent sur ce volet : un expert-comptable, une aide administrative (Gaelle Boittout) et forcément un super conseiller bancaire 😊
Quelles personnes ont influencé votre parcours ?
C.B. : Tout au long de ces 7 ans, j’ai fait beaucoup de rencontres et chacune a été importante pour moi. Elles ont jalonné et aiguillé mon activité.
Mon grand-père a eu un rôle majeur dans ma vocation. Depuis que je suis petite, nous faisons de la photo et de la vidéo ensemble. Il m’a transmis le goût de l’image. Nous avons fait beaucoup de projets ensemble et c’est un plaisir de partager tout cela avec lui. Les formations que je suis régulièrement me permettent aussi de faire de nouvelles rencontres. Cela me tient à cœur de garder ce temps pour m’ouvrir aux autres, pour apprendre et garder l’inspiration.
Caroline Bazin : « oser malgré soi »
Aujourd’hui, comment se passent vos journées ?
C.B. : Cela dépend beaucoup des périodes. Quand l’activité est plus calme de janvier à mars, je m’atèle sur mes travaux plus personnels. Je n’ai pas de journée standard. Je suis photographe pour des entreprises, des artisans, mais aussi pour le SDIS 76 par exemple. Je peux partir en reportage, de jour comme de nuit, en semaine ou le weekend. J’organise mon activité entre les reportages et les temps de traitement des images. Il me faut compter une heure de traitement pour une heure de shooting.
Quelle a été votre plus grosse réussite ?
C.B. : En premier lieu, je dirai le projet des artisanes. C’est un fil conducteur depuis le lancement de mon entreprise. Cela me rend fière de mettre en avant ces femmes qui le méritent.
Plus généralement, je dois dire que j’apprécie énormément le fait de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille. Ceux-ci se calquent à mes valeurs. Cela me passionne de travailler sur les thématiques comme l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi ou victimes de discrimination, l’emploi des personnes en situation de handicap par exemple, ou encore sur la défense de l’écologie. Cela s’est fait progressivement, mais c’est précieux pour moi. Je ne cherche pas à être connue, je veux juste réaliser des projets qui ont du sens.
Avez-vous un secret ? Quel est votre leitmotiv ou une citation qui vous inspire ?
C.B. : Depuis mon adolescence, j’aime beaucoup la citation « fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité », par Antoine de Saint-Exupéry, c’est un peu classique, mais cette phrase résume bien mon leitmotiv. Je préfère faire des choses et me tromper que de ne pas les faire. C’est essentiel d’essayer.
Quelle est votre définition de l’audace ?
C.B. : Souvent, on est freiné par ses propres barrières, c’est mon cas en tous cas. Parfois, c’est ce que je m’interdis de faire ou des choses pour lesquelles je pense ne pas être compétente qui m’empêchent de me lancer. J’aime repérer ces moments où je suis dans la difficulté, où j’ai envie de reculer. C’est là que je sens qu’il faut « oser malgré soi ».
Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez-vous dans les prochaines années ?
C.B. : J’ai toujours plein de projets en cours. Au-delà de mon activité, j’aimerais développer une partie artistique plus personnelle. J’aimerais exposer plus en proposant des projets différents.
D’un point de vue général, j’aimerais que dans le futur, je puisse continuer à exercer sur des projets en lien avec mes valeurs. Je m’y sens bien et à ma place.
Un conseil pour les audacieux normands ?
C.B. : Sans hésiter, il faut aller à la rencontre d’autres personnes. C’est très enrichissant de découvrir des parcours similaires ou différents du nôtre. Je m’informe énormément en écoutant des podcasts par exemple. Cela me permet de découvrir comment des artistes ou entrepreneurs s’organisent, mais aussi leurs échecs et leurs ressources pour les affronter. Cela me nourrit beaucoup. Il ne faut pas rester dans sa bulle, car on est souvent seul quand on est entrepreneur.
La Caisse d’Epargne Normandie soutient l’économie normande en accompagnant de nombreux professionnels dans leur activité comme Caroline Bazin. Elle propose un éventail de solutions, qu’il s’agisse de réaliser des projets immobiliers, de renouveler du matériel ou de financer de nouveaux projets. À tous les moments-clés du développement de l’entreprise, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.
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