Cosmo Danchin-Hamard, une illustratrice normande vintage

Originaire du Havre, Cosmo Danchin-Hamard est une jeune illustratrice de 25 ans.  Ses créations pops et rétros font la part belle à ses passions : la musique, le dessin et sa région natale. Après un début de parcours professionnel à Paris, son imagination débordante s’exprime aujourd’hui en Normandie près d’Étretat.

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©Cosmo Danchin-Hamard

Cosmo Danchin-Hamard, l’illustration dans la peau

Comment devient-on illustratrice professionnelle ? Quel a été votre déclic ?

C.D.H. : Je ne suis pas certaine qu’il y ait un chemin particulier à prendre. Dans mon cas, cela fut une reconversion, donc j’ai préféré reprendre des études en lien avec l’illustration et la communication visuelle pour affiner mon choix et acquérir des connaissances plus poussées. J’ai donc obtenu un Bachelor en design graphique de l’ECV Paris avant de me lancer à plein temps dans l’illustration. Mais d’autres façons d’y arriver sont possibles, beaucoup d’illustrateurs reconnus n’ont d’ailleurs jamais étudié le dessin. Je pense que l’inévitable pour y arriver c’est de travailler tous les jours, de perpétuellement chercher à s’améliorer et de ne pas s’arrêter. Le progrès vient en dessinant tous les jours, et c’est le seul moyen d’arriver à trouver son propre style. Quant au déclic, c’est quelque chose que j’avais toujours eu en tête, mon entourage m’a beaucoup poussée et j’ai senti que l’illustration avait le vent en poupe, alors je me suis lancée !

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

C.D.H. : La vraie difficulté c’est de se lancer en free-lance directement sans passer par une agence ou une boîte de communication. Forcément, cela implique des difficultés financières sur le moyen terme (2 ans pour ma part). Mais cela étant dit, nous vivons dans un monde connecté où beaucoup de moyens sont à disposition des créatifs pour se faire connaître, en particulier Instagram. Cette plateforme a joué un rôle majeur dans ma carrière car elle m’a servi, et me sert toujours, de vitrine. Imaginez Savignac à démarcher les restaurants de Normandie pour proposer son travail… Il fut un temps où c’était très long et difficile pour les artistes de faire connaître leur univers, ce pourquoi beaucoup ont été pauvres et méconnus pendant de longues années avant d’être reconnus, parfois jusque leur mort.

Comment avez-vous réussi à les dépasser ?

C.D.H. : Je suis d’une nature assez persévérante, certains diraient même têtue. J’ai, comme tout le monde, des moments de doute, mais j’ai essayé de toujours me convaincre que ce que je faisais pouvait toucher les gens, et qu’il fallait que je continue. Et j’ai posté une nouvelle illustration sur Instagram tous les jours, sans interruption, pendant près de 400 jours. Cette rigueur m’a permis d’avancer sur les réseaux et de progresser en permanence.

Avez-vous un secret ? Quel est votre leitmotiv ou la citation qui vous inspire ?

C.D.H. : Je dirai juste qu’on est tous capables de grandes choses tant que l’on s’en convainc vraiment et que l’on se donne les moyens d’y arriver. Dans un métier aussi concurrentiel, pour se démarquer des autres et venir apporter quelque chose de nouveau, ce qui n’est pas évident, il faut travailler dur. Tous les jours, parfois les nuits, et le faire avec plaisir. Il me semblerait difficile d’avoir une carrière réussie sans passion.

« Sortir des sentiers battus, et ne pas avoir peur d’être différent »

Votre audace s’exprime-t-elle également en dehors du domaine créatif ? Vous engagez-vous pour votre territoire, des associations ou une autre cause ? 

C.D.H. : Oui! J’ai cofondé l’association Zéro Mégot Étretat en 2020. C’est une association à but non lucratif qui lutte contre le jet de mégots sur Étretat. Nous avons pu réaliser quelques actions l’été dernier, entre deux la pandémie a empiré et il est difficile dans ce contexte pour nous de mettre des choses nouvelles en place, mais nous avons comme ambition de continuer et de nous agrandir dès que la situation sera revenue à la normale. De manière générale, je suis très investie pour cette ville qui m’a vu grandir, car c’est là où je me sens le mieux, et qu’il y a de réels enjeux face au tourisme de masse.

Quelle est votre définition de l’audace ?

C.D.H. : Sortir des sentiers battus, et ne pas avoir peur d’être différent. Nous vivons dans une société conformiste qui tend à nous apprendre que sortir des lignes c’est se mettre en danger. J’ai toujours pensé l’inverse, le vrai danger c’est de se perdre dans la masse. Comme le disait Wilde, « soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris » !

Un conseil pour les audacieux normands ?

C.D.H. : Toutes les régions de France ont des richesses de terroir, de patrimoine et de culture. Mais la Normandie, c’est historiquement un bouillon de créatifs. Il y a quelque chose d’assez magique à se dire que les plus grands peintres, les écrivains les plus lus, et tant d’autres penseurs ont choisi cette région pour s’inspirer. Je n’y vois pas là un hasard, au contraire ! Alors, Normands, inspirez-vous de votre région et de ceux qui s’en sont servi avant vous pour faire de belles choses !