Depuis son enfance, il rêvait de devenir fleuriste. Benjamin Lucas a fait encore plus. Il est aujourd’hui designer végétal et conçoit des œuvres artistiques pour des particuliers, mais surtout pour des entreprises prestigieuses. Son parcours atypique d’entrepreneur prouve qu’il n’y a pas une seule manière de s’épanouir et de réaliser ses rêves. Après une parenthèse en Afrique du Sud, il a créé son entreprise Faubourg des Plantes à Rouen et propose des créations artisanales made in Normandy. De son CAP fleuriste à son quotidien d’entrepreneur, découvrez son parcours inspirant.
Des œuvres pour Adidas, Chanel, Lancôme ou le Slip Français
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
B.L. : Je suis né à Rouen il y a 32 ans. Depuis mon adolescence, je suis passionné par la nature, les fleurs et le végétal… Je rêvais de devenir fleuriste alors que dans mon entourage personne ne travaillait dans ce secteur. Après avoir obtenu un bac général, j’ai finalement passé un CAP à l’école des fleuristes de Paris. J’ai poursuivi par un BTS en alternance dans l’événement floral près de Rouen. Cela m’a permis de faire de la gestion de projet pendant 2 ans.
Pour compléter mes compétences, j’ai souhaité faire une école de communication et de marketing à Lille (ISEG). À la suite de quoi, j’ai décidé de lancer ma première entreprise « Atelier Lucas ». L’activité d’événementiel floral commençait à bien fonctionner. Mon ancien patron d’alternance m’a alors proposé de devenir son associé. J’ai accepté, cela m’a entraîné à co-gérer deux magasins de fleurs et me suis rendu compte assez vite que cela ne correspondait pas à mes aspirations. Alors j’ai décidé de poursuivre mon chemin et j’ai repris mes études pendant 1 an à l’ISCOM PARIS pour un master en relations média, presse et événementiel.
Mais alors, comment vous êtes-vous lancé dans ce projet du Faubourg des Plantes ? Quel a été votre déclic ?
B.L. : Après cette dernière année d’étude, j’ai décidé de partir travailler en Afrique du Sud. J’avais quelques contacts là-bas. J’ai réussi à me faire embaucher comme designer floral par des organisateurs de mariages d’exception. Cette expérience m’a beaucoup apporté. Elle m’a permis de me faire confiance et cela m’a conforté dans mon envie de faire ce métier. Ce séjour m’a également permis de m’ouvrir à une autre culture, de découvrir de nouveaux paysages mais aussi de faire beaucoup de rencontres avec des personnes ayant comme moi des parcours atypiques. À mon retour en France, j’ai repris les prototypes de cadres végétaux que j’avais laissés en suspens dans mon atelier… Cela a marqué le départ de l’aventure « Faubourg des Plantes ».
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre projet ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
B.L. : Ce qui est stressant surtout, c’est quand l’activité est en dent-de-scie. Il y a des moments où il y a beaucoup de demandes de devis et puis des temps faibles parfois, dû à la saisonnalité des produits. Il est difficile de se faire un nom et d’avoir une légitimité auprès des prospects. Pour renvoyer une image sérieuse, il faut avoir des références. Ce que je propose est un concept nouveau, artistique, périssable sur le long terme et qui demande des connaissances techniques (exposition particulière, température, support…). Il a fallu tenir et ne pas se décourager avant de pouvoir enfin se verser un salaire.
Quelle a été votre plus grosse réussite ?
B.L. : Beaucoup de choses qui se sont passées en 4 ans. J’ai en tête de nombreux projets comme des décors pour les marques Yves Rocher, France Télévision, Adidas ou encore Ferrero en Normandie…
L’une de mes premières réalisations a été la décoration d’un corner aux Galeries Lafayette de Paris pour la marque de parfum de luxe Juliette Has A Gun. À peine 6 mois après la création de l’entreprise, ce fut une super publicité pour Faubourg des plantes. Chaque projet est une belle histoire et offre la possibilité de travailler avec des professionnels issus de secteurs d’activité très variés. Par exemple, j’ai réalisé un mur végétal pour Respire, une start-up française de la cosmétique qui cartonne.
Benjamin Lucas « Je suis un parisien pour les normands et un normand pour les parisiens, et j’adore cela »
Aujourd’hui, comment se passent vos journées ?
B.L. : Le réveil est de bonne heure, un petit café durant lequel je consulte mes e-mails. Ensuite, j’organise le programme de ma journée : commandes de matières premières, suivi des projets en cours, étude des demandes de devis. Le début d’après-midi est souvent le temps des rendez-vous. Ensuite, l’esprit libre, je peux enfin me concentrer sur mon travail de création. Je sépare bien les temps de création et les temps de gestion de l’entreprise, ne voulant pas être perturbé par des préoccupations extérieures lorsque je suis en pleine création.
Quelles personnes vous inspirent ?
B.L. : C’est un doux mélange. D’un côté, il y a ma grand-mère paternelle qui était très mondaine. Il y avait toujours des fleurs chez elle. Elle adorait m’emmener voir des expositions, faire des visites au Musée et aux jardins à Giverny. Elle m’a donné le sens des belles choses ! De l’autre, il y a aussi mon grand-père maternel avec qui je passais beaucoup de temps pendant les vacances scolaires. Il aime la nature, s’occuper de la terre, de son potager, il m’a beaucoup appris.
Quels sont vos prochains projets ?
B.L. : J’ai plein de projets en cours (des murs végétaux, des logos pour des marques…). Dans les années à venir, c’est difficile pour moi de savoir précisément ce que je ferai. Je sais que je serai entre Rouen et Paris, c’est vraiment moi. Je suis un parisien pour les normands et un normand pour les parisiens, et j’adore cela. J’aimerais beaucoup pouvoir réaliser des projets plus artistiques. Par exemple, je prévois une collaboration avec un street-artiste. Nous allons mélanger son art de graffeur et mon savoir-faire de designer végétal.
Quelle est votre définition de l’audace ?
B.L. : La réelle audace, c’est de savoir s’écouter, oser et sortir de sa zone de confort. Il est essentiel d’écouter sa petite voix intérieure pour anticiper ses besoins et ses envies. S’écouter permet d’être épanoui dans sa relation avec les clients, les prestataires, les collaborateurs et soi-même.
Auriez-vous un conseil pour les audacieux normands ?
B.L. : Si vous avez envie, il faut essayer. On me demande souvent comment devenir designer floral/végétal. Pour se lancer, il faut être curieux. Souvent, derrière la première idée que l’on se fait d’un métier, il existe un éventail de métiers. Quand on veut devenir fleuriste, l’un des meilleurs tests est de faire la fête des mères ou le 1er mai chez un fleuriste de quartier. À la fin de la journée, on s’est confronté à la réalité du terrain et on sait si c’est fait pour nous ! Rien n’est mieux que d’essayer !
La Caisse d’Epargne Normandie soutient l’économie normande en accompagnant de nombreux professionnels dans leur activité comme Benjamin Lucas. Elle propose un éventail de solutions, qu’il s’agisse de réaliser des projets immobiliers, de renouveler du matériel ou de financer de nouveaux projets. À tous les moments-clés du développement de l’entreprise, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.
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