Animé par sa passion pour l’art et la création, Valentin Quiclet, alençonnais de 24 ans, a décidé de devenir potier-céramiste. Après l’obtention d’un CAP de tournage en céramique à Antibes, il poursuit son parcours au Centre International de Formation aux Métiers d’Art et de la Céramique (CNIFOP) à Saint-Amand-en-Puisaye. Puis, il prend la décision de lancer son entreprise Oxeramik et peut désormais exprimer sa créativité et commercialiser ses œuvres.
Dans cette interview, Valentin nous fait part de sa passion pour son métier de potier-céramiste. Il revient également sur ses activités en parallèle et ses projets futurs.
Un double projet
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
OX. : Mon nom d’artiste est Ox. Je suis céramiste et potier à Alençon. On dit que je suis artisan d’art puisque mon métier est à la frontière entre l’artisanat et l’art. Je fais des objets du quotidien (vases, bols…) mais aussi des œuvres artistiques de grandes tailles.
J’ai commencé mon parcours après une année aux Beaux-Arts de Rouen qui ne m’a pas plu. En effectuant des recherches, j’ai découvert la terre et particulièrement la poterie auprès de Christian Lenhard. Je me suis alors lancé dans un CAP poterie à Antibes et ensuite une autre formation au CNIFOP à Saint-Amand-en-Puisaye. Tout cela m’a permis de rencontrer d’autres céramistes.
Maintenant, je vends mes créations sur des salons et des marchés. J’aime beaucoup le contact avec les gens. Le fait qu’ils puissent toucher mes créations et découvrir mon travail.
D’où vous vient cette passion pour la poterie et la céramique ?
OX. : La majorité des céramistes disent que le déclic est venu en mettant les mains dans la terre. Moi c’est plutôt venu d’une démarche artistique. Je voulais pouvoir créer de beaux objets qui dureraient dans le temps et que mes clients pourraient garder toute leur vie. Et je me suis dit comme je suis plutôt doué, autant en faire mon métier.
Comment vous êtes-vous lancé dans ce métier ?
OX. : J’ai été suivi par la mission locale en sortant des beaux-arts, car j’étais un peu perdu. J’ai commencé à faire de la sculpture chez mes parents. Et en parallèle, j’ai rencontré Christian Lenhard qui était sur le point de prendre sa retraite. Il m’a proposé de faire un stage payant. Celui-ci a pu être financé par la mission locale. Quand j’ai réalisé mon CAP, j’ai quand même continué de faire des stages avec lui pour me perfectionner. C’est devenu mon maître. Et quand il est parti à la retraire, il m’a mis à disposition son matériel pour m’aider à me lancer. Cela a été un long processus, car forcément, il attendait que je fasse mes preuves. Il me suit d’ailleurs toujours actuellement.
Quelles sont vos sources d’inspiration pour vos œuvres ?
OX. : Pour mes œuvres artistiques, j’ai comme thématique le néolithique japonais et plus particulièrement la période Jomon. C’est une période de plusieurs millénaires avec plein de moments importants de l’histoire du Japon. Les poteries retrouvées à cette période m’ont beaucoup inspirées. Je m’inspire aussi plus largement des civilisations disparues que je mélange avec de la science-fiction et de la pop culture. Pour que ce soit un mélange de l’ancien et du contemporain.
Pour ce qui est de mes créations utilitaires, cela s’appuie sur un mélange entre des textures, des couleurs ou des formes opposées. Comme l’opposition entre des matières organiques et minérales.
Valentin Quiclet : « Enseigner, c’est apprendre une nouvelle fois »
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
OX. : La principale difficulté que j’ai rencontrée et que je rencontre toujours, c’est le fait d’avoir plusieurs casquettes à la fois. Je m’occupe de la conception et de la production de toutes mes créations. Je dois veiller à ce qu’elles soient toutes cohérentes lorsque je réalise une collection. À côté, il y a également tout ce qui touche à l’entreprise comme la communication, l’administratif ou le réseautage. Être sur tous les fronts en même temps, c’est la grosse difficulté. Cela ne fait qu’un an que j’ai ouvert mon entreprise. J’apprends encore.
Pourquoi vous être également lancé dans l’enseignement ?
OX. : Forcément, dispenser des cours au sein du centre d’art de Courteilles et à mon atelier me permet d’avoir un salaire tous les mois et de vivre de ma passion. Sans cela, j’aurais beaucoup plus de difficultés à vivre. Cela s’inscrit parfaitement dans mon emploi du temps puisque ce sont les soirs de semaine donc cela me laisse le temps de gérer mon entreprise la journée.
C’est aussi et surtout un moyen de continuer d’approfondir mes techniques. Enseigner, c’est apprendre une nouvelle fois. Car j’ai des connaissances qui restent toutes fraîches. C’est aussi trouver une forme de légitimité. Lorsque l’on commence jeune, cela peut être difficile de se faire respecter des autres professionnels du métier. Cela apporte de la confiance en soi. C’est très constructif.
Cela m’apporte aussi beaucoup de visibilité en plus pour mon entreprise. J’ai eu énormément d’opportunités grâce à mes élèves puisque ce sont des personnes venant de tous horizons. Cela me permet de faire des interventions en entreprise, de dispenser des cours particuliers à mon atelier et de vendre des pièces.
Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez-vous dans le futur ?
OX. : Je rêve de faire de nouvelles expositions. J’aimerais pouvoir axer davantage mon travail vers l’art que vers l’utilitaire. Cela en conservant la démarche de rendre l’art accessible via de petites pièces. J’aime faire des expositions dans des endroits atypiques comme des lieux désacralisés ou des lieux en ruine. Ces lieux accompagnent ma démarche artistique.
J’ai réalisé une exposition en février 2023 avec un autre artiste. Elle s’appelait « Le grand rafale » et se trouvait aux Petits Châtelets, une chapelle désacralisée à Alençon. C’est une exposition qui s’inscrivait totalement dans la démarche que je souhaite suivre à l’avenir. Je veux proposer une vraie expérience pour les visiteurs grâce à des scénographies étonnantes.
Quelle est votre définition de l’audace ?
OX. : C’est le fait d’oser, d’entreprendre quelque chose qui paraît fou et irréalisable. Il faut se persuader que l’on est capable de le faire, même si cela paraît impossible pour les autres.
La Caisse d’Epargne Normandie soutient l’économie normande en accompagnant de nombreux professionnels dans leur activité comme Valentin Quiclet. Elle propose un éventail de solutions, qu’il s’agisse de réaliser des projets immobiliers, de renouveler du matériel ou de financer de nouveaux projets. Aux moments-clés du développement de l’entreprise, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.
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