Animé par sa passion pour le sport et plus particulièrement le basket, Samuel Laalaj, un jeune entrepreneur rouennais, a co-fondé Beriz Agency, une agence d’événementiel et de communication. Il est également le co-fondateur de l’association R Streetball, avec laquelle il s’efforce de démocratiser la pratique du basket 3×3 en Normandie.
Dans cette interview, Samuel nous fait part de sa passion et des actions qu’il met en place pour faire connaître ce sport olympique en Normandie.
Un mouvement associatif
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
S.L. : Je suis un jeune entrepreneur rouennais. Après avoir fait mes études à Rouen, j’ai décidé de créer une association et une entreprise pour contribuer à redynamiser la Normandie. Tout a commencé avec l’association, visant à promouvoir le sport, plus particulièrement le streetball (ou basketball de rue), ainsi que la culture sous toutes ses formes. Au début, je pratiquais le football, mais j’ai rapidement découvert le basket en street avec des amis. Nous avons remarqué qu’il y avait très peu d’événements de basket accessibles à tous, la plupart étant réservés aux licenciés de club.
Notre objectif était donc de rendre le basket accessible à tous et de promouvoir ce sport en créant R Streetball. C’est un mouvement associatif qui représente une communauté et vise à la mettre en lumière, au service de tous. À la suite de nos initiatives, des acteurs privés nous ont contactés pour élaborer des projets événementiels et marketing sur mesure. Cela nous a conduit à envisager la création d’une entreprise, car une association n’est pas toujours perçue comme professionnelle.
Nos deux entités se complètent, car nous intégrons autant que possible l’association dans nos projets professionnels. Nous essayons également de réaliser du mécénat de compétences pour soutenir le mouvement R Streetball, qui dispose encore de peu de financements.
D’où vient votre intérêt pour le basket 3×3 ? Quelle est sa particularité ?
S.L. : J’ai d’abord découvert le streetball, un sport qui se joue souvent sur demi-terrains. C’est de cette discipline qu’est née le basket 3×3 et cela a contribué à démocratiser cette pratique. En Normandie, il existe déjà de nombreuses associations de basket 5×5, mais très peu pour le 3×3. Nous avons donc décidé de mettre notre expertise au service de notre territoire.
De plus, la ligue n’ayant pas suffisamment de moyen humain pour développer cette discipline. Ce sont souvent les associations qui doivent prendre l’initiative de développer cette discipline, au sein de leurs clubs. Nous avons donc travaillé avec les clubs et la fédération directement pour faire connaître et développer le basket 3×3 en Normandie.
Comment vous êtes-vous lancé dans ce projet associatif ?
S.L. : À l’origine, ce n’était pas mon idée, mais celle de mon associé Axel Roberrini. Il est réalisateur, vidéaste et photographe. En documentant le basket à Rouen, il a constaté des manques qu’il fallait combler. Il m’a alors contacté, sachant que je partageais sa passion pour le basket et que j’avais les compétences pour monter un projet grâce à mes études et mes expériences. C’est ainsi que tout a commencé.
Quelles valeurs animent ce projet ?
S.L. : L’inclusion est l’une de nos valeurs principales. Nous veillons à ce que nos projets soient ouverts à tous, en intégrant systématiquement des catégories féminines et des personnes en situation de handicap lorsque c’est possible. Le partage est également essentiel, cela se ressent d’ailleurs sur nos événements. Le partage est très important également. On est dans la rue quand on joue ou qu’on s’entraîne. Forcément on voit les jeunes dans le besoin et donc on se dit que c’était notre devoir de les accompagner. Petit à petit, grâce à des collaborations, on peut les aider. Comme le fait de les accompagner dans leurs recherches d’alternance, pour leur offrir des opportunités avec par exemple la mission locale.
Le sport est vecteur d’épanouissement et d’ouverture. Par exemple, nous avons emmené un groupe de 10 jeunes qui n’avaient jamais eu l’occasion de voir de matchs de basket de l’équipe de France. Nous avons réussi avec la fédération à les faire assister au match et rencontrer ensuite l’équipe de France pour qu’ils échangent sur leur parcours. Ils ont notamment eu l’occasion de passer un moment avec le rouennais Théo Maledon, joueur international de basket et membre de l’équipe de France. C’est marquant pour eux et cela leur permet de voir qu’en partant de rien on peut tout faire.
Samuel Laalaj : « Des mouvements similaires émergent au Havre et à Caen »
Comment essayez-vous de faire connaître le basket 3×3 en Normandie ?
S.L. : Nous avons commencé par documenter ce qui se passait autour du streetball à Rouen et recensé tous les terrains existants dans la métropole pour cibler ceux nécessitant une rénovation, comme celui de Saint-Exupéry, le plus fréquenté. Nous avons créé des événements nationaux en invitant des figures du monde du basket normand et français.
Et nous avons ensuite travaillé sur la rénovation des terrains, comme sur les quais rive gauche de Rouen.
Sur ce projet, on a travaillé avec la fédération, la Caisse d’Epargne Normandie et la ville de Rouen. Nous avons bénéficié du pacte utile, un programme d’engagement initié par la Caisse d’Epargne Normandie, permettant d’encourager des projets en lien avec le sport et donc de financer le projet.
Grâce à cet engagement dans le projet, nous avons gagné l’appel d’offres. Nous avons réalisé la fresque artistique sur les terrains en faisant appel à l’un de nos amis et artistes, Pierre Le Coutaller (alias LECCO) et ces terrains nous permettront d’organiser de nombreux événements.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre parcours ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
S.L. : Les difficultés financières ont été un obstacle majeur. Dans un monde en constante évolution, les associations sont de moins en moins financées par les collectivités. L’un de nos plus grands défis a été de trouver des financements dans le secteur privé, comme une réelle start-up.
Il a aussi fallu faire preuve d’audace en proposant des solutions innovantes, sans craindre de sortir des sentiers battus.
Quelle a été votre plus grosse réussite ?
S.L. : L’une de nos plus grandes réussites est notre premier événement, le 3×3 Northside 1 en 2021. À l’époque, personne ne croyait en nous. Beaucoup pensaient que nous allions échouer, mais ce fut un succès collectif grâce à l’aide de nos proches, amis et réseau.
Je suis également très fier du projet de rénovation des terrains des quais rive gauche à Rouen, qui symbolise notre développement. La fresque réalisée est une véritable réussite, elle plait à tous, petits et grands. C’était l’objectif.
Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez-vous dans le futur ?
S.L. : Au niveau associatif, nous observons l’émergence de mouvements similaires au Havre et à Caen, ce qui représente une force pour nous. L’objectif est de collaborer avec davantage de partenaires pour étendre notre influence en Normandie.
Nous souhaitons aussi créer une équipe professionnelle de basket 3×3, avec l’ambition de bâtir une infrastructure solide pour performer à l’international dans les années à venir.
Enfin, nous aimerions développer des projets humanitaires autour de l’éducation et du sport en collaboration avec des ONG, en créant ou rénovant des infrastructures à l’étranger, afin de permettre à d’autres de pratiquer un sport dans de bonnes conditions.
Quant à Beriz Agency, nous continuons à travailler sur des projets de rénovation de terrains en France, notamment dans le sud, et nous envisageons très prochainement des projets de plus en plus ambitieux à l’international.
Quelle est votre définition de l’audace ?
S.L. : C’est aller de l’avant malgré ses peurs. C’est aussi pouvoir franchir les barrières et casser les codes qu’on nous impose puisque l’audace permet de s’imposer.
Tout comme pour Samuel Laalaj, la Caisse d’Epargne Normandie accompagne de nombreux Normands dans leurs projets. Elle propose un éventail de solutions. À tous les moments clés du développement de leur projet, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.
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