Se lancer dans l’entrepreneuriat à 25 ans, c’est le challenge qu’a relevé la cherbourgeoise d’origine Sara Ghazlane. Elle a créé sa marque « Mirena Paris » pour que les diabétiques puissent allier sport et praticité. Diagnostiquée il y a 11 ans d’un diabète de type 1, elle a décidé de faire de son handicap une force. Installée à Paris, c’est en se lançant sérieusement dans une activité sportive qu’elle a eu l’idée de cette marque. L’objectif étant de soulager la charge mentale des personnes diabétiques.
Dans cette interview, Sara revient sur son parcours et nous fait part de son défi de rendre le sport accessible à tous.
Un double projet
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
S.G. : Je m’appelle Sara. J’ai 27 ans et j’habite à Paris. J’ai fondé il y a deux ans la marque Mirena Paris. C’est une marque de vêtements de sport adaptés aux pompes à insuline, mais portable par tous. Au-delà de mon activité professionnelle, je participe aussi à des marathons. Le sport n’a pas toujours été une passion. Depuis la COVID, je m’y suis beaucoup mise et surtout à la course à pied.
L’année dernière, j’ai candidaté au marathon de New York et j’ai eu la surprise d’être retenue. C’était un défi pour moi mais aussi un moyen de prouver aux personnes qui suivent la marque que tout est possible. Il n’y a que 0,2% de la population qui a déjà couru un marathon. Cela représente encore moins pour les personnes atteintes de diabète.
Avez-vous toujours eu une âme d’entrepreneuse ?
S.G. : Oui. Dès que j’ai eu connaissance de mon diabète de type 1, j’ai commencé à réfléchir à plusieurs idées. Notamment sur comment améliorer le quotidien des personnes diabétiques. Durant mes études de commerce, j’ai toujours été dans des incubateurs qui m’ont permis de développer de nombreux projets. Lorsque j’étais en 4e année, j’ai lancé Diabox. Une boîte mensuelle contenant des accessoires, des produits alimentaires et hygiéniques envoyée aux malades des diabètes de type 1 et 2.
D’où vient cette envie de créer une marque de vêtements de sport pour personnes diabétiques ?
S.G. : Elle vient du fait que je suis moi-même diabétique. Ce n’est pas pratique la pompe à insuline lorsque l’on fait du sport et je me suis aperçu qu’aucune marque ne proposait des solutions pour nous. J’ai donc voulu créer ma marque. C’est aussi pour le bien-être des diabétiques. Au-delà d’être une marque alliant modernité et praticité, je voulais sensibiliser les diabétiques au fait qu’il est important qu’ils pratiquent une activité physique au quotidien.
Sara Ghazlane : « Ma marque a aussi pour but de faire de la prévention »
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre projet ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
S.G. : Au début, j’ai rencontré d’énormes difficultés liées à l’industrie de la mode. Lorsque l’on veut produire de petites quantités comme les miennes, les usines nous font directement passer après tout le monde. Ce n’est pas assez intéressant pour elles. La première année, j’ai donc dû annuler la collection.
L’année d’après, je me suis battue auprès des usines pour pouvoir produire ma collection. Jusqu’à me déplacer plusieurs fois sur place pour faire bouger les choses. Surtout qu’à l’époque, je venais de démissionner de mon poste d’account manager dans une entreprise proposant des soins en téléconsultation. En plus de cela, les coûts sont très élevés dans le secteur de la mode. Plein de fois je me suis demandé si je me serais embarquée là-dedans en ayant connaissance de toutes ces contraintes.
Désormais, je vais arrêter de travailler avec le Portugal et la Pologne. L’année prochaine ce sera une production made in France avec des usines en Normandie. Cela facilitera les échanges et la production.
Mirena Paris est bien plus qu’une marque, que proposez-vous en plus ?
S.G. : En plus du e-shop, il y a le but de créer une communauté. Je développe toutes mes collections avec 2 groupes d’ambassadrices. Ce sont mes clientes les plus fidèles. Ensemble, on discute des matières, couleurs et finitions. Pour développer des produits correspondant au mieux à leurs attentes et où elles se sentent bien. Aussi, on ouvre les ventes à ces femmes en avant-première.
Ma marque a aussi pour but de faire de la prévention. Le diabète de type 1 n’a rien à voir avec le poids et la nourriture. C’est une maladie auto-immune que l’on peut développer dès la naissance. Elle a également pour objectif de motiver au sport, surtout pour les personnes diabétiques. J’ai d’ailleurs rédigé un ebook pour les aider à se lancer dans une activité physique.
Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez vous dans les prochaines années ?
S.G. : En avril, je vais sortir une collection de lingerie. Après de nombreux retours, je me suis rendu compte que le besoin n’est pas que des vêtements de sport. Il y a une volonté de porter des vêtements sans inscriptions ou références au diabète. Les gens ne veulent pas porter le diabète sur eux. La lingerie est donc la bonne option.
À plus long terme, j’ai l’envie de développer Mirena Paris comme une marque pour les personnes touchées par des maladies chroniques. J’aimerais m’ouvrir à d’autres pathologies nécessitant le port de pompe. Je pense notamment à la maladie de Parkinson. Parfois, je reçois aussi des messages de patients qui ont des maladies rares et qui souhaitent savoir si mes produits sont compatibles. Mon objectif est aussi de développer des collections pour les hommes et les enfants.
Quelle est votre définition de l’audace ?
S.G : C’est oser faire tout ce dont les gens rêvent, mais qu’ils ne font pas parce qu’ils ont peur.
La Caisse d’Epargne Normandie soutient l’économie normande en accompagnant de nombreux professionnels dans leur activité comme Sara Ghazlane. Elle propose un éventail de solutions, qu’il s’agisse de réaliser des projets immobiliers, de renouveler du matériel ou de financer de nouveaux projets. Aux moments-clés du développement de l’entreprise, la Caisse d’Epargne Normandie conseille en prenant en compte l’ensemble des paramètres, qu’ils soient personnels ou professionnels.
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