Julien Durécu, l’agent de basketteurs internationaux

Passionné de basket-ball, Julien Durécu est un autodidacte. Il est devenu l’un des agents de basketteurs les plus influents en France. Supporter assidu du club d’Evreux pendant son adolescence, il se forme d’abord au métier du marketing sportif à l’Université de Rouen avant de compléter son parcours par un séjour linguistique outre-manche. De retour en Normandie, il ose et se lance dans une carrière d’agent de basketteurs en co-créant l’entreprise Backstage Sports (anciennement BballPerformers). Avec de nombreuses réussites, il revient sur son parcours et les étapes clés de cet accomplissement.

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©Julien Durécu

Julien Durécu, d’Evreux aux Etats-Unis

Comment devient-on agent de basketteurs professionnels ? Quel a été votre déclic ? Qu’est-ce qui vous a permis de croire dans la possibilité de transformer votre passion en métier ?

J.D : Après mon baccalauréat, j’ai suivi un parcours universitaire à la faculté des sports, des activités et des pratiques sportives de Rouen. En Master 1, j’ai eu l’opportunité de faire mon stage dans le service marketing du club de basket de l’ALM Evreux. Lors de ce stage, j’ai eu la chance d’entendre parler du rôle d’un agent de basketteurs.

Cette rencontre a conforté mon envie de travailler dans le secteur sportif et du basket plus précisément. Cela a été un tournant dans mon projet professionnel.

À ce moment-là, j’ai pris la décision de stopper mes études et de partir à Londres pour 6 mois afin d’apprendre l’anglais. En réalité, le séjour a duré 2 semaines. Je n’ai pas réussi à trouver un travail et le coût de la vie était trop onéreux pour moi.
De retour en France, j’ai préparé le passage du concours pour obtenir une licence d’agent de joueurs. Ce diplôme, indispensable pour exercer en France, est délivré par la Fédération française de Basket-ball.

J’ai obtenu en mai 2009 ce diplôme. L’aventure pouvait débuter. Rémunérée par les clubs de baskets français, notre entreprise gère désormais chaque année environ 20 joueurs français et 40 étrangers.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre carrière ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?

J.D : Au moment de me lancer, j’étais novice et je n’avais aucun réseau. Sans contact, ce fut difficile mais je n’avais aucune pression et je m’y suis préparé.
En effet, je n’ai pas vécu cette difficulté comme telle. Je me suis dit que cela serait long, qu’il fallait bien travailler pour passer outre. Le fait de ne pas avoir le droit à l’erreur et de devoir travailler de manière efficace auprès de mes premiers clients, cela a été une force. J’ai dû m’impliquer encore davantage dans mon activité et cela m’a boosté.
Ce fut un mal pour un bien que devoir faire mes preuves.

Avez-vous un secret ? Quel est votre leitmotiv ou une citation qui vous inspire ?

J.D : J’aime la notion d’ambition. L’expression que j’apprécie est celle d’Oscar Wilde. Celle-ci dit « il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».

Julien Durécu et Elton Brand, ancien joueur NBA désormais GM (General Manager) des Sixers de Philadelphie

« Rendre accessible ce qui ne l’est pas »

Quelle a été votre plus grosse réussite ?

J.D : L’un de mes meilleurs souvenirs fut mon premier appel téléphonique avec Tony Parker. À l’époque, je gérais la carrière d’un joueur qui intéressait le club de l’ASVEL (Lyon-Villeurbanne). Un représentant du club m’a appelé en me disant que dans quelques minutes Tony Parker allait m’appeler. Je n’y croyais pas, j’étais surpris, j’étais fan absolu. J’ai donc pu échanger avec lui alors qu’il était encore joueur et préparait sa finale en NBA. Le premier contact et les premiers dossiers se sont bien passés et j’ai pu continuer par la suite à travailler pour son club. Je n’avais pas envie de le décevoir et cela était une fierté de pouvoir collaborer avec cet immense champion.

Quelle est la personnalité normande la plus audacieuse que vous connaissez ? Celle qui vous inspire et pourquoi ?

J.D : Je dirais Thomas Pesquet. Il symbolise la réussite et une forme d’ascension continue. Il dépasse ses limites et s’inscrit à chaque fois un peu plus dans l’histoire.

Quelle est votre définition de l’audace ?

J.D : Pour moi, l’audace c’est de toujours tenter. Ne pas rester figé, se développer. L’audace est une forme d’ambition. Il faut avoir cette capacité de rendre accessible ce qui ne l’est pas ou ne le paraît pas au départ. Qui ne tente rien, n’a rien.

Auriez-vous un conseil pour les audacieux normands ?

J.D : Un conseil à donner… peut-être de toujours rester honnête dans son travail. Je suis dans un secteur d’activité où les acteurs sont parfois mal vus. De par mon éducation et pour performer, j’ai fait le pari de rester le plus honnête possible dans mon activité et faire mon travail avec beaucoup de professionnalisme. C’est le travail qui paye, alors restez vous-même.

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