Originaire de Cherbourg, Alice Robbe est une joueuse professionnelle de tennis. Classée 210e mondiale au classement WTA, elle a remporté une médaille de bronze aux derniers jeux mondiaux universitaires. Après s’être qualifiée pour le troisième tour des qualifications de Roland Garros ou avoir participé aux qualifications de l’US Open, la cherbourgeoise continue sa progression.
Dans cette interview, Alice revient sur son début de carrière et nous dévoile ses ambitions pour l’avenir.
Objectif Grand Chelem
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
A.R. : Je suis originaire de Fermanville non loin de Cherbourg. J’ai débuté le tennis à l’âge de 4 ans dans le club de Tourlaville avant de le quitter pour le club de Mondeville à 17 ans. Après avoir obtenu deux Licences STAPS, je suis désormais en première année de Master dans le domaine de la finance. Je réalise ces études à distance pour que cela soit plus simple pour moi dans l’organisation de ma pratique de haut niveau du tennis.
Comment vous êtes-vous lancée dans ce projet ? Quel a été votre déclic ?
A.R. : En réalité, cela a été assez progressif. Contrairement à beaucoup de mes adversaires, je n’ai pas joué sur le circuit international junior. J’étais scolarisée normalement et je m’entraînais déjà beaucoup mais pas autant que les autres. J’ai vraiment commencé vers 19 ans. J’ai pris mon temps pour être sûre de moi et surtout pour trouver l’encadrement pour le faire. Le déclic a peut-être été le moment où j’ai changé de club. J’ai commencé à rencontrer des joueuses du circuit international sur des tournois français et je me suis rendu compte que j’étais loin d’être ridicule face à elle.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?
A.R. : Le premier souci a été financier. Cette année, je crois que c’est la première année où j’arrive à rentrer dans mes frais. Par exemple, je ne peux pas emmener tout le temps mon coach sur les tournois à l’étranger alors que cela m’est nécessaire. C’est difficile de construire une équipe autour de soi. J’ai dû m’attacher les services d’un staff technique (coach, préparateur mental, préparateur physique…) mais aussi d’un staff médical. Ne faisant pas partie d’une grosse académie ou d’une structure fédérale, je dois prendre en charge ces dépenses. Il m’a fallu 2 à 3 ans pour bien me faire accompagner.
Aujourd’hui, quel est votre quotidien ?
A.R. : Je n’ai pas de journée type. Cela dépend de mon calendrier. Chaque année, je participe à environ 35 compétitions soit 35 semaines dont une trentaine à l’étranger. Je suis très souvent en déplacement. Je dois gérer toute seule l’organisation de ces voyages, ce qui me prend beaucoup de temps. Lors des semaines d’entraînement, je joue environ 4 à 5 heures par jour. Sur mon temps libre, j’avance dans mes études. J’ai pour objectif de réaliser mes deux années de Master en trois ans.
Alice Robbe « Tenter de faire des choses qui nous paraissent un peu hors norme »
Quelle a été votre plus belle réussite ?
A.R. : J’ai en tête plusieurs moments importants. Le premier c’est quand j’ai joué contre Clara Burel à l’Open de Cherbourg. Alors que j’étais environ 800e joueuse mondiale, j’ai réussi à l’accrocher en 3 sets alors qu’elle était déjà dans le top 100 mondial. Malgré une défaite au tie break dans la troisième manche, j’ai pris conscience de mon potentiel et cela m’a donné beaucoup de confiance en moi.
Le deuxième, c’est Roland Garros 2023. J’ai réussi à passer deux tours de qualifications, c’était incroyable. Et pour finir, je dirais ma victoire avec l’équipe de France aux Jeux mondiaux universitaires. Cela ne comptait pas pour mon classement mondial mais l’ambiance était très différente et cela fait toujours plaisir de remporter un tournoi.
Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez-vous dans les prochaines années ?
A.R. : Aujourd’hui j’ai un classement mondial qui me permet notamment de faire les qualifications pour les tournois du Grand Chelem. J’ai pour objectif premier de conserver ce classement et d’essayer de commencer à rentrer dans les tableaux finaux de ces tournois si prestigieux. Il est important pour moi de me stabiliser pour prendre des repères et de l’expérience à ce niveau.
Quelle est votre définition de l’audace ?
A.R. : Je dirais de tenter de faire des choses qui nous paraissent un peu hors norme ou infaisable.
Dans le cadre du partenariat entre le Groupe BPCE et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Caisse d’Epargne Normandie met en place le « Pacte Utile Caisse d’Epargne » qui regroupe un ensemble d’actions visant à accompagner des sportifs de haut niveau. La Caisse d’Epargne Normandie soutient Florian Merrien, pongiste normand de l’équipe de France et quadruple médaillé paralympique, Margaux Bailleul, rameuse havraise et Kévin Campion, marcheur athlétique dans leurs projets de préparation à Paris 2024.
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