Il est vingt fois champion de France de marche athlétique – Kévin Campion

Membre de l’équipe de France d’athlétisme, Kévin Campion survole sa discipline avec 27 podiums nationaux dont 20 titres de champion de France. Après une 49e place aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro et une 16e place aux Jeux Olympiques de Tokyo, le Dieppois a en ligne de mire Paris 2024. Entre les compétitions et les entraînements, le champion normand estime avoir déjà parcouru deux fois le tour de la terre en kilomètres cumulés. Lui qui est devenu marcheur professionnel en 2006, il nous partage son parcours et les difficultés de se professionnaliser dans une discipline peu médiatisée.

Kévin Campion - Les Audacieux Normands
©Kévin Campion

Objectif Paris 2024

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

K.C. : J’ai 35 ans, je suis né dans la région lyonnaise. Depuis 2012, je suis arrivé en Normandie par amour. Ma compagne est normande, je l’ai rejointe. Aujourd’hui, je suis un athlète licencié au club de Dieppe et membre de l’équipe de France d’athlétisme. J’ai déjà participé quatre fois aux championnats du monde et deux fois aux Jeux Olympiques.

Comment vous êtes-vous lancé dans ce projet ? Quel a été votre déclic ?

K.C. : J’ai découvert la marche athlétique par hasard. Je faisais de l’athlétisme et lors d’un entraînement j’ai imité une athlète qui pratiquait cette discipline. Mon entraîneur m’a dit que j’avais un bon geste. Je n’étais pas très doué en athlétisme alors je me suis dit pourquoi pas tenter. C’est vers 17-18 ans que j’ai pris conscience de mon potentiel. Après l’obtention de mon Bac STI, j’ai trouvé un travail qui me permettait de m’entraîner à fond. À cette époque, j’étais déjà autonome, j’avais mon appartement. Je travaillais de 6h à 13h puis je m’entraînais. Dès cette époque, je n’avais qu’une idée en tête, participer aux Jeux Olympiques. 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre activité ? Comment avez-vous réussi à les dépasser ?

K.C. : J’ai eu souvent des difficultés, des blessures ou même mon arrivée en Normandie. En changeant de région, j’ai perdu mes partenaires et aussi mon emploi. Il a fallu en retrouver un. Je remercie notamment Yohann Diniz, coéquipier en équipe de France qui m’a beaucoup aidé.

Ce qui a été très difficile, c’est mon passage de la catégorie juniors à espoirs. J’étais très bon en junior. La distance de compétition était 10km. Quand je suis passé en espoirs, la distance est passée à 20km. J’ai beaucoup galéré et j’ai même failli abandonner. J’ai compris à ce moment-là que pour performer, il fallait que je m’entraîne beaucoup plus.

Kévin Campion « Aller à Paris 2024 pour y finir sur une belle performance » 

Quelle a été votre plus grosse réussite ?

K.C. : Mon plus beau souvenir, c’est ma dernière participation aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Au-delà du résultat, c’est surtout le fait d’être revenu de loin. Lors de ma préparation, je suis passé par les cases dépression, blessure et même un temps de suspension de ma sélection deux mois avant. Malgré tout cela, j’ai vécu une super expérience avec une belle 16e place.  

À quoi ressemble votre journée type ?

K.C. : Quand tout va bien, je m’entraîne tous les jours et même parfois deux fois par jour. Le matin, le travail est plutôt centré sur l’endurance. Le midi, je suis souvent chez mon kiné. L’après-midi, c’est plutôt footing de récupération. Je m’occupe également de mes enfants. Ma compagne étant aide-soignante, elle travaille en horaires décalés.  

Quels sont vos prochains projets ? Comment vous voyez vous dans les prochaines années ?

K.C. : Aller à Paris 2024 pour y finir sur une belle performance. Je dois me qualifier et après faire la meilleure course pour terminer ma carrière olympique de la meilleure manière. Ensuite, je viserai très certainement un dernier championnat du monde en 2025 avant d’entamer une reconversion professionnelle.

Quelle est votre définition de l’audace ?

K.C. : C’est quelqu’un qui se surpasse, qui prend le train au bon moment. C’est aussi la capacité à mettre en place les conditions de sa réussite. Plus jeune, mes parents ne me soutenaient pas dans mon envie de faire du sport. J’ai dû parfois m’entraîner contre leurs avis ou en cachette quand j’étais puni d’athlétisme pour cause de bêtises ou de mauvaises notes.


Dans le cadre du partenariat entre le Groupe BPCE et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Caisse d’Epargne Normandie met en place le « Pacte Utile Caisse d’Epargne » qui regroupe un ensemble d’actions visant à accompagner des sportifs de haut niveau.

La Caisse d’Epargne Normandie soutient Florian Merrien, pongiste normand de l’équipe de France et quadruple médaillé paralympique, Margaux Bailleul, rameuse havraise et Kévin Campion dans leurs projets de préparation à Paris 2024.

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