Océane Sercien-Ugolin, de Cherbourg à l’or olympique

Après une médaille d’argent aux championnats d’Europe en 2020, Océane Sercien-Ugolin vient de remporter les Jeux Olympiques à Tokyo avec l’équipe de France. Handballeuse professionnelle du RK Krim à Ljubljana en Slovénie, la native de Cherbourg en Normandie revient sur son ascension jusqu’au plus haut niveau international. Fraîchement médaillée, la championne normande nous a accordé une interview pour vous partager ses conseils et sa définition de l’audace.

Oceane-Sercien-Ugolin Audacieux Normands
©FFHB

Le parcours d’Océane Sercien-Ugolin pour devenir championne olympique

Comment devient-on championne olympique à 23 ans ? Quel a été votre déclic pour vous lancer dans une carrière de sportive professionnelle ?

O.S.U : Très honnêtement, je n’ai pas ressenti de moment déclic dans mon parcours. J’ai toujours aimé le sport. Je pense que cela s’est fait naturellement. J’ai rapidement intégré un pôle espoir et j’ai gravi les étapes une à une. Cela s’est fait sans que je réalise vraiment. En échangeant avec les passionnés que je rencontre, je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir faire de ma passion mon métier.  Cette prise de conscience est importante car c’est un métier difficile. Il réclame beaucoup de temps et d’énergie et « coûte cher » pour le corps.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment se relève–t-on d’une blessure ou d’une non-sélection ?

O.S.U :  Dans la vie de chaque sportif, il y a des blessures. Cela m’a parfois fait manquer des sélections en équipe de France. Nous sommes préparés à ces situations. Le plus dur pour moi, c’est le quotidien. Il est indispensable d’arriver à rester motivés tout au long de l’année. L’enchaînement des échéances avec mon club ou la sélection sont éprouvants. À un haut niveau, les objectifs et les attentes sont élevés et les fatigues physiques et psychologiques s’accumulent. Il est facile de tomber dans une routine qui dessert nos performances.

Comment avez-vous réussi à les dépasser ?

O.S.U :  Chacun possède ses astuces. Personnellement, j’aime faire des choses à côté du hand. Cela me permet de sortir de cette bulle et de me rapprocher de mes autres hobbies. Pour éviter la routine négative, je me fixe des petits objectifs quotidiennement et je m’autorise à prendre du temps pour moi.

Vous avez joué très récemment une finale olympique, comment gère-t-on ces grands événements ?

O.S.U :  À vrai dire, le plus difficile n’a pas été la finale mais le parcours pour y arriver, physiquement et mentalement. En finale, j’ai fait appel à un préparateur mental pour me mettre dans de bonnes dispositions. Je ressentais le besoin de me faire aider.  Cela m’a permis de mettre de côté l’énormité du contexte de la finale, c’est peut-être aussi pour cela que c’est difficile au début de se rendre compte de la victoire et de ce que cela représente.

Avez-vous un secret ?
Quel est votre leitmotiv ou la citation qui vous inspire ?

O.S.U : J’aime beaucoup la citation d’Eleanor Roosevelt qui dit « personne ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement ».  Je suis convaincue du fait que l’on a plus de chances d’y arriver en ayant confiance en soi. Il est important de ne pas se faire parasiter par les autres. On est seul à contrôler son destin. Si j’avais dû écouter tous ceux qui me disaient que je n’étais pas une joueuse suffisamment forte, je n’y serais jamais arrivée. Il faut apprendre à accueillir les émotions, les comprendre et avancer.

« Même si la décision fait peur, il faut faire ce qui nous fait vibrer »

Maintenant que vous êtes championne olympique, comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

O.S.U : Je dois dire que je ne me suis jamais posé la question. Je suis consciente d’avoir obtenu ce titre olympique à 23 ans mais ce n’est pas une fin pour moi. Je suis jeune et j’ai l’impression de n’avoir encore rien fait. J’ai encore envie de prouver et j’ai faim de victoires.

Paris 2024, comment allez-vous appréhender ce challenge ?

O.S.U : C’est certain que c’est un objectif pour moi. Ce sera en France, à la maison. Pour le moment, honnêtement, j’ai juste comme objectif de continuer à travailler. Bien sûr, j’ai envie d’être au rendez-vous et d’être à la hauteur pour offrir un beau spectacle aux Français en espérant faire aussi bien qu’à Tokyo.

Quelle est votre définition de l’audace ?

O.S.U : Je pense qu’être audacieux, c’est prendre le taureau par les cornes. Il faut y aller même si la décision de se lancer fait peur, il faut faire ce qui nous fait vibrer.

Un conseil pour les audacieux normands ?

O.S.U : C’est difficile pour moi car je ne suis pas beaucoup plus vieille que les audacieux normands qui vont me lire. Un conseil simple mais pas facile à mettre en place, c’est de se lever tous les matins pour faire quelque chose qui nous rend heureux. Il est important de prendre le temps de faire ce que l’on aime. Cela vous permettra d’appréhender les difficultés du quotidien plus facilement.

Partenaire des équipes de France Olympique et Paralympique et de la Fédération Française de Handball, la Caisse d’Epargne soutien Océane Sercien-Ugolin et ses coéquipières dans leurs performances. Dans le cadre du partenariat entre le Groupe BPCE et les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Caisse d’Epargne Normandie participe au « Pacte Utile Caisse d’Epargne » qui regroupe un ensemble d’actions visant notamment à accompagner des sportifs de haut niveau.

Pour suivre Océane Sercien-Ugolin :
Compte Instagram